
Orchestre composé d’artistes polyvalents et qui touchant chacun à plusieurs instruments de musique moderne et de musique traditionnelle béninoise, l’orchestre Adjamalef, est l’un des groupes incontournables sur la scène musicale nationale et internationale ces dernières années au Bénin. Ne laissant aucune place à la concurrence en matière de prestations et de performances sur scène, Adjamalef est l’orchestre du moment au Bénin. Inamovible sur l’échiquier musical national depuis trois décennies, il s’est donné une deuxième jeunesse et part à la conquête du Bénin et du monde. Nous avons rencontré Souleymane Salaou, le Chef d’orchestre et il nous fait de la lumière sur le parcours de ce groupe. Lisez plutôt.
Comment avez-vous découvert la musique et que représente-t-elle pour vous ?
J’ai découvert la musique à bas âge, je m’en suis fortement épris et depuis, elle est restée la chose que j’adore le plus au monde. A Allada dès le début de ma scolarité où au cours primaire, c’était moi qui animais la classe en tapant sur les tables avec les chansons de Prince Nico M’Barga dont l’orchestre Rocafil Jazz secouait toute l’Afrique par son talent et la beauté de ses chansons en fin d’année. Toute la classe dansait.
Après, arrivée au collège, CEG Allada, par le biais des coopératives scolaires qui mettait un accent important sur l’angle culture et artistique, j’ai participé à fonder le 1er groupe de musique moderne au CEG Allada où j’étais le chanteur principal alors que je n’étais qu’en classe de 6ème après l’obtention de mon CEFEB (CEP, ainsi Appelé dans le temps) en 1980.
Dès la classe de 5ème, j’ai commencé à m’essayer à la guitare aidé par certains aînés amoureux dans le temps de la chose musicale. Dès ma classe de 3ème, j’étais devenu le chef d’orchestre et guitariste soliste du collège jusqu’en classe de 1ère où j’ai troqué la guitare solo à la guitare basse dans laquelle j’ai décidé de me spécialiser jusqu’à ce jour.
Racontez-nous alors votre parcours dans ce domaine.
Mon parcours dans le domaine musical prend professionnellement corps après le BAC que j’ai obtenu en 1988. Venu à Cotonou pour l’université, j’ai intégré l’orchestre Super Quartz, un des orchestre phare de Cotonou en son temps par l’entremise duquel beaucoup d’artistes ayant réussi aujourd’hui ont fait leur étape d’apprentissage et ou pour d’autres, l’amélioration de leur talent. Il y avait aussi l’orchestre de l’Université nationale du Bénin où j’évoluais en tant que bassiste. J’ai accompagné plusieurs grands noms de la musique africaine et du monde après mon passage dans cet orchestre.
Signalons que lors d’une soirée béninoise organisée par Charles Toko, Asalfo, le leader du groupe Magic System, après avoir chanté cette chanson encore jamais chantée quelque part ; leur chanson qui a connu un grand succès et intitulée ‘’Zo kin nin kin nin mazo’’ ; Asalfo m’a donc demandé d’y mettre ce que je sens. Cette chanson porte don la touche de mes arrangements. J’ai donné à chaque musicien du groupe, les instructions musicales qu’il fallait. Et ce morceau a été joué pour la 1ère fois au stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou avec succès. J’ai constaté après que la ligne directrice et artistique que j’ai donnée à cette chanson en son temps a été reprise sans faute lors de leurs travaux en studio.
Ce parcours brillant et élogieux dans les arcanes de la musique vous amènera plus tard à créer l’un des célèbres orchestres que compte le Bénin.
Oui dans les années 90 après les Supers Quartz et l’orchestre de l’Université nationale du Bénin, j’ai constitué mon propre groupe de musique pour des tournées à travers tout le pays avec la crème des crèmes des vedettes du Bénin, par le biais de Azé Music Tour du grand frère Jean-Louis Ayéhon alias Jean-Louis Azé. Et vu le sérieux, les bonnes performances de mon groupe, le grand frère Jean-Louis Azé, en plein concert à Banikouara (Nord Bénin), a, devant le grand public baptisé mon orchestre du nom de ADJAMALEF qui signifie : Les gars à qui on peut confier des responsabilités musicales les plus ardues et qui l’exécutent proprement et sans bavure. Et c’est là que Adjamalef a pris son accession.
A quelle année remonte alors sa création et dans quelles conditions avait-il été créé ?
Adjamalef est un groupe créé en 1996 dans des conditions très aisées. Et très tôt, vu l’ampleur que prenait l’accession du groupe, beaucoup de musiciens frappaient à la porte et demandaient à en être membres.
Que dites-vous du style de musique que fait votre orchestre ?
Adjamalef est un orchestre multi style qui ne recule devant aucun style de musique même dans les styles de musiques traditionnelles de chez nous, nous répondons présents à travers son pan que je dénomme ‘’AFRICA EMOTION’’ composé des mêmes musiciens capables de troquer les instruments de musique moderne contre les cloches et tam-tams des musiques traditionnelles et trempées dans les chants issus du patrimoine culturel et cultuel de chez nous.
Parlez-nous du parcours de votre orchestre.
Je peux dire que jusque-là, l’orchestre Adjamalef a eu un parcours exceptionnel. En témoignent ses nombreuses scènes avec des artistes de renoms. Parmi les chanteurs qu’on prenait en son temps pour des dizaines de concerts à travers le Bénin, il y avait entre autres : feu GG Vickey, Pélagie la Vibreuse, le groupe All Baxx, Paris Alex, le groupe Apouké, Siba Franco, Pidi Symph, Kim Azas, Nel Oliver, feu Tohon Stan, Sagbohan Danialou etc.
Tout ceci a été corsé par la confiance du Ministère de la Culture qui a commencé par confier à Adjamalef depuis une quinzaine d’années déjà, tous les grands concerts qui se déroulent dans le pays ou parfois, Adjamalef recevait une 30 aine de vedettes de la chanson à accompagner pour de grands concerts organisés par l’État béninois par le biais de sa direction technique appelée DPAC, DAL, ANECSMO et aujourd’hui ADAC.
Adjamalef a eu de très grands parcours et a accompagné aussi pendant des années des artistes internationaux comme : le groupe Magic System à travers l’Afrique, le Groupe AFRICANDO (pour un concert à Lomé), Jacky Rappon, Aïcha Koné, Grâce Déka, Angel Asselé, Gadji Celi, etc. la liste est longue.
Quel est la vision de l’orchestre, quels sont ses objectifs et quelles valeurs défend-t-il ?
La vision de Adjamalef est de toujours montrer, partout il se trouve que les musiciens béninois ont de la valeur.
Depuis le début donc, l’objectif était clair : créer une formation capable de revisiter avec brio les plus grands succès de la musique de variétés, tout en y apportant une touche de modernité et une énergie contagieuse en plus de sa grande capacité à accompagner sur scènes des artistes de renoms tant nationaux qu’internationaux. En ce qui concerne la valeur que nous défendons, il faut dire que notre crédo est de travailler à retrouver et révéler l’identité musicale propre au Bénin.
Est-ce qu’il vous arrive au sein de l’Orchestre Adjamalef de composer et d’interpréter des chansons propres à vous, ou simplement vous êtes dans l’interprétation ?
Bien sûr nous avons même une chanson composée par moi-même avec interventions vocales de chaque membre du groupe sur un album initié par feu Tohon Stan sur lequel vous pouvez retrouver des icônes nationales comme Sagbohan Danialou, Alêkpéhanhou, feu Zouley, feu Dassabouté, feu Melômê Clément, Tohon lui-même, Gbéssi Zolawadji et bien d’autres. Et cet album de 18 titres, c’est moi Souleymane Salaou alias Soulbass qui l’ai entièrement arrangé et fait exécuter par les musiciens de mon Orchestre Adjamalef. Cet album existe dans les arcanes des radios.
Un orchestre comme le vôtre et avec ce parcours aurait certainement remporté des prix. Citez quelques distinctions remportées par Adjamaléfou.
Evidemment nous avons remporté plusieurs prix. Je ne citerai ici que quelques-uns : Tableau d’honneur de la Fondation Bellywood 2021, Trophée de FIDaP HWENUSU 2021, Tableau d’honneur de la Nuit des Trophées d’Or 2021, L’hommage de l’Association Bénin Révélation 2019 pour sa contribution à la promotion de l’identité musicale béninoise.
Quels sont les projets à court, moyen et long termes de l’Orchestre Adjamaléf ?
Pour les projets, permettez-moi de les taire pour l’instant. Le moment venu et dans peu de temps, tout sera dévoilé.
Réalisé par P.H.Y.